Avec sa « stratégie pour une mobilité durable et intelligente », présentée fin 2020, la Commission européenne a fixé des objectifs ambitieux pour le secteur des transports. En France, l’ADEME se donne les moyens de les atteindre avec une stratégie spécifique.
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Mobilité restreinte lors des confinements, recours massif au télétravail, abandon des transports en commun au profit de modes de transport individuels… À la lumière de la crise sanitaire que nous vivons depuis mars 2020, le constat est clair : la mobilité est un levier incontournable de résilience. C’est dans ce contexte particulier, en décembre 2020, qu’a été publiée la feuille de route de la politique européenne en matière de transports. Objectif : réduire les émissions du secteur de 90 % d’ici à 2050. Ainsi, pas moins de 82 mesures sont prévues entre 2021 et 2024 pour atteindre les trois grands objectifs de décarbonation, de numérisation et de résilience du secteur. Et les chantiers sont nombreux : réduire la dépendance aux combustibles fossiles, développer les véhicules zéro émissions, rendre la mobilité connectée et multimodale, améliorer la sécurité des transports, verdir le transport de fret… Des objectifs certes ambitieux mais néanmoins atteignables si les États membres mettent en place des plans d’action dédiés. C’est tout le sens de la stratégie Transports et mobilité 2020-2023 de l’ADEME.
Une stratégie articulée autour de trois axes prioritaires
Afin d’accompagner la transition et la transformation du secteur français des transports vers la neutralité carbone d’ici à 2050, l’ADEME a identifié trois grands axes d’action. Le premier : comprendre et agir sur les comportements afin de faciliter l’évolution des modes de vie. Cela passe par l’incitation au télétravail et le développement d’un e-commerce performant en matière environnementale (deux sujets sur lesquels l’ADEME a déjà mené plusieurs études depuis 2020), mais aussi la promotion d’un tourisme plus durable, le tout en prenant en compte les publics fragiles et les questions de territorialité. Deuxième axe de travail : encourager un report vers des modes de transport plus économes et favorables à l’environnement. L’objectif est ici de développer la mobilité active (comme le vélo) et partagée (comme le covoiturage) mais aussi d’identifier et d’accompagner les solutions innovantes d’intermodalité et de multimodalité. C’est pour répondre précisément à cet enjeu que l’ADEME porte le programme AVELO2, destiné à soutenir plus de 400 territoires peu denses et péri-urbains dans l’expérimentation et l’évaluation de politiques cyclables. Enfin, optimiser les systèmes de transport existants pour en limiter l’impact environnemental constitue le dernier axe. Pour ce faire, l’Agence mise sur des évolutions organisationnelles et technologiques mais aussi sur la création d’outils de mesure de l’impact de ces changements. Pour ce qui est par exemple des évolutions technologiques, l’ADEME soutient largement le déploiement d’une filière française hydrogène via des appels à projets dédiés.